La santé en 2024, les grands défis ? Beaucoup d’entre vous me questionnent à ce sujet, j’ai pris trois mesures qui me semblent essentielles.
La ligne de conduite, avec l'ensemble des acteurs de santé rencontrés et échangés, est la suivante : rétablir une confiance entre les acteurs de santé et la vision politique actuelle en soutenant une approche plus holistique, plus globale, avec plus d'efficience et de performance en matière de santé. Pour cela, il faut utiliser l'ensemble des compétences des ministres de la santé en Belgique pour un objectif unique, en mettant l'accent sur la refédéralisation des compétences, la rationalisation des hôpitaux, une meilleure gouvernance (avec le moins de commissions possibles à l'INAMI), la fusion des administrations pour tendre vers plus d’efficacité, et remettre la prévention (trop peu d'investissement, 1.9 % du budget consacré, en dessous de la moyenne européenne) comme une priorité nationale, et ce, au niveau fédéral.
La deuxième série de mesures repose sur le soutien du corps médical (même si ça fait un peu ballot). Cela peut sembler banal, mais nous devons soutenir la valorisation des infirmiers, des spécialistes et des médecins généralistes. Comment ? En mettant en place un plan d'attractivité efficace face au constat de pénurie du personnel, en offrant des incitatifs pour la première ligne de soins, avec des délégations de tâches entre professionnels et une collaboration réellement renforcée. Mais aussi, défendre des soins plus ambulatoires face à une population vieillissante dont l’espérance de vie augmente jusqu’à même 83 ans en moyenne en Belgique. La valorisation des acteurs est en corrélation avec une refonte du financement des soins de santé en totalité.
La troisième mesure est claire, et nous devrions mettre en avant les besoins des patients. On oublie souvent ce que le patient veut, et à d'autres niveaux, les employés interviennent dans la gestion d'entreprises, par exemple, et pourquoi pas en santé. Il faut aussi se dire que demain, le patient demandera lui aussi de participer à la structure du système de soins de santé, en identifiant ce qu'il veut et de ce dont il a besoin (par exemple, dans la gestion des hôpitaux, l'implication des patients doit être primordiale, tout comme dans un quartier où les besoins des habitants doivent être évalués, tels qu'avoir un cabinet médical avec plusieurs spécialistes pour une zone en pénurie, une accessibilité plus rapide aux médecins généralistes, la protection de la vie privée, partage de données sécurisés, l'éthique médicale, etc.).
Bien évidemment, il y a d’autres mesures, mais celles-ci semblent urgentes d’après mon analyse de terrain.
Et pour vous?
Dr bakhouche
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