Le système de santé belge est confronté à de grands défis, et la profession d'infirmier n'est pas une exception.

Il existe quelques problématiques cruciales concernant l'évolution de la profession, telles que les pénuries de personnel, les conditions de travail, la reconnaissance du travail difficile et les propositions visant à réformer et à revitaliser la profession. Quels sont les défis pour l'avenir et la profession souffre-t-elle réellement d'un manque d'attrait ? Les normes de gestion et la spécialisation croissante des compétences jouent-elles un rôle dans la pénurie d'infirmiers ?
Pour moi, le plus grand défi pour l'infirmier de l'avenir est de se reconvertir et de se concentrer sur des soins optimaux aux patients. Pour ce faire, ils doivent clairement trouver leur place dans l'organisation des soins. Historiquement, la profession souffre d'un système de formation divisé avec un manque de reconnaissance des tâches infirmières initiales.
La nécessité de clarifier ces tâches par rapport aux autres prestataires de soins et aux différents profils infirmiers a été abordée par la dernière réforme de la loi. Cependant, j'aurais préféré partir d'une formation harmonisée avant de détailler et de spécifier chaque profil. Car pour organiser la qualité des soins dans notre pays, nous devons réorganiser les ressources infirmières dans les hôpitaux, renforcer les formations et mettre en place une politique d'information systématique.
Les formations sont-elles la clé de l'avenir de la profession ? Absolument. Surtout lorsqu'une actualisation régulière, un renforcement du contenu et une approfondissement du niveau et de l'encadrement pendant les stages ont lieu. C'est ainsi que nous formons des infirmiers capables de relever les défis futurs dans les soins de santé. De plus, le statut des infirmiers doit également être amélioré. Nous devons leur offrir des perspectives d'avenir. Je plaide en faveur de spécialisations complémentaires de niveau suffisamment élevé, telles qu'un master clinique dans chaque discipline.
L'infirmier spécialisé est ainsi un maillon crucial dans chaque parcours patient. Cependant, nous devons aller plus loin, car la pénurie de personnel dans les soins de santé a des conséquences tangibles. Que pouvons-nous faire pour inverser la tendance et attirer de nouvelles personnes ? Quels sont les effets des propositions concrètes pour rendre le secteur plus attrayant et pour se concentrer sur la rétention ? La charge de travail augmente et les tâches administratives et logistiques sont également confiées au personnel soignant. Cela décourage et crée une spirale négative qui pousse les prestataires de soins à abandonner.
Nous devons redonner du sens à la profession infirmière, soutenir les infirmiers et les récompenser pour leur travail. Pour cela, un plan d'action est nécessaire. Pas seulement pour les soins infirmiers, mais pour l'ensemble du secteur. Un plan qui relie les soins et les prestataires de soins et qui est associé à des campagnes de promotion des formations en soins, qui resserre les liens entre les écoles, qui soutient les stagiaires et les mentors. Mais aussi un plan qui intègre l'équilibre entre travail et vie privée dans notre manière d'envisager l'organisation du travail en général. Adapter la législation sociale et les conventions collectives afin que les infirmiers puissent organiser leurs journées en fonction de leurs besoins et de leurs étapes de vie. C'est ainsi que nous créons un environnement de travail agréable où tous les acteurs des soins sont entendus et soutenus. En investissant dans ces mesures, nous pourrons non seulement améliorer les conditions de travail des infirmiers, mais également garantir une meilleure qualité de soins pour les patients. En fin de compte, c'est une approche holistique et collaborative qui permettra de relever les défis actuels et de façonner un avenir prometteur pour la profession infirmière en Belgique.
Dr Bakhouche
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